- MAIN-D’ŒUVRE TEMPORAIRE
- MAIN-D’ŒUVRE TEMPORAIREMAIN-D’ŒUVRE TEMPORAIREEmployés dont le travail est limité dans le temps. Les emplois temporaires sont nombreux et divers, mais il est possible de distinguer trois catégories: le travail saisonnier; le travail «noir» irrégulier et occasionnel, qui, avec l’accord des intéressés, ne fait l’objet d’aucun enregistrement légal pour éviter les charges sociales, financièrement lourdes; les contrats de travail limités dans le temps et dont le renouvellement n’est pas systématique, ce qui entraîne un travail irrégulier mais peut permettre l’emploi d’un personnel qui n’est lui-même disponible qu’irrégulièrement. Cette dernière catégorie concerne une population considérée comme active mais qui est obligée de se plier à l’évolution de la demande d’emploi au risque d’être victime d’une déqualification. Les contrats peuvent porter soit sur des travaux (contrats utilisés dans les organismes de recherche et de développement), soit sur une personne, ce pour un temps limité et quels que soient les travaux; dans l’un ou l’autre terme de l’alternative, le personnel embauché peut, après la fin de son contrat, s’inscrire au chômage et y faire valoir sa qualification.D’une manière générale, dans une société fortement industrialisée de type libéral, les entreprises ont de plus en plus tendance à éluder la rigidité de l’organisation du marché du travail par un recours fréquent au travail temporaire, lequel concerne notamment les jeunes et les femmes. Le chômage frictionnel indique en effet davantage que la nécessité d’un simple réajustement: il est le signe d’un décalage entre l’offre et la demande d’emploi à laquelle un personnel imparfaitement qualifié, mais capable d’adaptation, peut remédier de façon transitoire. De plus, un certain nombre de tâches sont considérées par les employeurs comme présentant trop de risques pour donner lieu à des engagements à durée indéterminée. Certaines professions très spécialisées, telle celle d’acteur ou de musicien, ou au contraire peu qualifiées ou rapidement déqualifiées posent parfois des problèmes que le travail temporaire résout très provisoirement.Face à une situation du marché de l’emploi, où la mobilité professionnelle est insuffisante au regard des besoins déterminés par les employeurs, sont apparues des agences ou entreprises productrices de services qui ont pour tâche d’assouplir la rigidité ainsi créée en fournissant la main-d’œuvre utile à redresser telle ou telle conjoncture. Ces entreprises — dont le nombre s’est beaucoup multiplié — font largement rétribuer leurs services mais se gardent généralement d’accorder à leur personnel un statut de travail et des garanties comparables à celles qu’obtiennent les employés permanents des autres entreprises.Si le travail temporaire peut se concevoir comme facteur d’une mobilité professionnelle de plus en plus nécessaire, il est évident qu’il n’apporte pas à ceux qui le pratiquent une sécurité comparable à celle que donnerait un meilleur système d’information émanant du marché du travail doublé d’un système de formation relativement efficace. Aussi les organisations syndicales ont-elles souvent pris position contre le principe du travail temporaire, et plus particulièrement contre sa systématisation. Bien qu’une réglementation soit apparue dans ce domaine (en France, loi sur le travail temporaire de 1972: art. L. 124-1 sqq. du Code du travail), le problème de la place raisonnable du travail temporaire dans une politique de l’emploi demeure posé.
Encyclopédie Universelle. 2012.